SIR OZFARS WYSR

PAR L’ENSEMBLE 101 & MACOMPAGNIE

 

 

« En 2015, le réchauffement climatique menace le petit pays scandinave de Frizngard dont les trois quarts de la superficie sont sur un iceberg flottant. Parmi les nombreux dégâts occasionnés par la fonte, le petit pays risque de perdre l’intégralité des poèmes du seul poète de l’histoire de Frizngård, Rik Ensig. Ces poèmes, écrits pendant le XIe siècle, sont gravés sur une façade de glace qui perd un millième de sa masse, soit quatre vers et demi, par jour. Une foule d’anthropologues déterminés à préserver ce patrimoine descend sur le pays, ce qui fait monter encore plus les niveaux de carbone et accélère la fonte périlleuse.
Frizngård, un pays très pauvre qui n’a pas de relations avec le monde externe, se met à accueillir les centaines de chercheurs en leur proposant ce qu’il y a de mieux des deux industries principales du pays : la vente à la sauvette et le petit vol. La compagnie nationale de théâtre de Frizngård, qui dispose de l’un des seuls bâtiments du pays, met à disposition ses locaux pour certains étrangers prestigieux et récupère quelques objets « laissés » par les hôtes. Un jour, ils s’emparent d’un ordinateur dans lequel se trouve un DVD de la comédie musicale Le Magicien d’Oz (1939, États-Unis). La compagnie de théâtre, qui n’a jamais vu ni de DVD, ni d’ordinateur, ni d’objet alimenté par l’électricité, regarde le DVD deux fois dans un état d’émerveillement avant que la batterie ne s’éteigne.

 
C’est à ce moment-là que les acteurs décident de consacrer leur prochaine saison à la création d’un spectacle autour de ce film chimérique. Sit Ozfårs Wysr est ce spectacle. Présenté par la compagnie nationale de théâtre de Frizngård (Sit Frizngårdfårs Begrbegr), il est une ode à l’incompréhension culturelle. Dans un premier temps, la compagnie Frizne essaie de faire une adaptation d’une histoire qu’ils ne comprennent pas. Ensuite, la compagnie présente des musiques du spectacle arrangées dans le style du pays qui n’a rien à voir avec le style de la comédie musicale américaine des années 30. Le spectacle se base sur le rapport entre le personnage de Dorothée et son chien Toto qui doivent surmonter une barrière de langue importante pour se faire comprendre et s’échapper d’Oz.

 
Cerise sur le gâteau, le spectacle est sous-titré en anglais et français pour qu’on comprenne ce qui se passe. Problème – la traduction a été faite par des personnes qui ne parlent pas la langue frizne, ce qui aboutit à des contradictions absurdes et improbables.
Le spectacle prend donc l’ampleur d’un évènement culturel. Les spectateurs, quand ils arrivent, verront plusieurs documents et affiches qui expliquent l’histoire du spectacle et la venue de la compagnie nationale de Frizngård en France. Il y a le « vrai » spectacle qui est une adaptation du Magicien d’Oz et qui dure à peu près une heure. Et puis il y a tous les supports de communication — sites web, programmes, disques, etc. — qui font vivre le mythe de Frizngård et du Magicien d’Oz avant et après le spectacle.

 
Nous nous attacherons évidemment à la fable originale, mais nous CRÉERONS aussi une légende aussi plausible qu’improbable. Et à l’instar des Sioux Lakotas, nous prouverons que « seule la légende est vraie ».

 

 

MARDI 15 MARS ET VENDREDI 18 MARS À 19H30

 

 

Conception et mise en scène :
Jeanne Béziers

 

Conception et musique:
Mike Solomon

 

Scénographie :
Stéphanie Mathieu

 

Costumes :
Marie Vernhes

 

 

Ingénieur son et régie :
Cédric Cartaut

 

Lumières :
Jean Bastien Nehr

 

Graphiste :
Perrine Vin

 

Avec :
Marie Perbost, soprano
Marie Picaut, soprano
Mike Solomon, alto
Ryan Veillet, ténor
Mathieu Dubroca, baryton

 

Production :
Macompagnie, Ensemble 101

Coproduction :
La Clef des Chants/Région Nord-Pas de Calais
Avec le soutien de La Comédie de l’Aa

 

Créé le 26 février 2016 à Saint-Omer

 
MIKE SOLOMON

 

Diplômé de l’Université de Floride, de l’Université de Queens à Belfast et de Stanford University, Mike Solomon est actuellement directeur de l’ensemble 101 et chercheur au Grame, un centre de création et de recherche musicale à Lyon. Après avoir enseigné la composition musicale à l’Université de Floride, il a été compositeur en résidence dans les villes d’Hazebrouck, de Dunkerque et de Saint-Chamond.
Mike Solomon a reçu des commandes de la part de la Ville de Dunkerque, de la Ville de Saint-Chamond, du Conservatoire de Montreuil, de Coups de Vent, le Lieu d’Art et d’Action Contemporain (Dunkerque), de l’OuLiPo, du Festival Nevers les Orgues, du Festival Rencontres Inouïes (Montreuil), du Département d’Art et de Médiation (Dunkerque), du LaM (Villeneuve d’Ascq), de Saint-Eustache (Paris) et du Festival VOX (Montreuil). Il est récipiendaire des bourses A.R.T.S. (D.R.A.C. Nord-Pas de Calais), ACTISCE (France), Mitchell Scholarship (Irlande), Fondation Eric Stokes (Etats-Unis) et de la Fondation Mark Applebaum (États-Unis).
Mike Solomon a remporté plusieurs prix de composition et de recherche musicale dont le prix Left Coast Chamber Ensemble (Etats- Unis), Barlow (Etats-Unis), LoMuS (France), International Rautavaara Workshop (Finlande), International Composers Pyramid (France et Royaume-Uni), Forme uniche della continuità nello spazio (Italie), International Music Prize for Excellence in Composition (GR). En tant que chanteur, il a chanté avec l’Ensemble 101, le Helsingin kamarikuoro, l’Ensemble Palais Royal, l’Emo Ensemble, et les Fleet Street Singers.

 

JEANNE BEZIERS

 

Après une maitrise de lettres modernes et une licence d’italien, elle suit une formation de comédienne à l’Ecole du Centre Dramatique National de Saint-Etienne. Elle travaille avec Daniel Benoin, Emilie Valantin, Viviane Théophilidès… et joue dans une dizaine de spectacles de Pierre Béziers. Depuis 1999, elle écrit des spectacles qu’elle met en scène, ou peut-être met-elle en scène les textes qu’elle écrit.
Ses démarches d’auteur et de metteur en scène sont liées. Elle aime les adaptations de Charles Perrault, de Bram Stoker, car elle trouve dans la contrainte une grande liberté formelle.
Formée à l’écriture et au théâtre musical avec Roland Fichet, Georges Aperghis ou encore Frédéric Fisbach, elle expérimente très vite une manière d’écrire musicale, dans laquelle le son des mots est souvent aussi important que leur sens. Influencée par les surréalistes et l’Oulipo, elle aime jouer avec les mots avant de les mâcher sur scène. La versification et la chanson lui sont naturelles, et beaucoup de ses textes mélangent la prose et les vers.
Tous ses textes ont été portés à la scène entre 50 et 150 fois (sauf pour les pratiques amateurs).
Elle écrit Anne, ma soeur Anne en 1999, puis Lilith et Icare en 2002, Kawa en 2004, Enrageons- nous !, spectacle de chansons des Biches de mer, en 2005, Une opérette de salle de bain, en 2008, Monstres / Songes et Songs en 2009. Elle répond à des commandes d’écriture : pour la compagnie amateur « Arts Nouveaux » en résidence au théâtre de Lenche : Le Cabaret du crime en 2006, et Le Soueur en 2007. Elle écrit Le Pacte d’après Dracula de Bram Stoker, commande de Artimon Productions pour le Festival d’Avignon 2014.