FESTIVAL (RE)MIX
Extase et Volupté : comment la musique nous procure un plaisir charnel ?
10 performances transdisciplinaires inspirées par 4 musiques
20 SEPTEMBRE > 11 OCTOBRE 2025
CHAQUE SAMEDI À 17H
La Pop et son artiste associée Élise Dabrowski ont choisi quatre musiques jouissives de différents genres et époques. 15 artistes pluridisciplinaires s’en inspirent pour nous présenter chaque samedi des performances hybrides qui nous donnent à ressentir le pouvoir qu’ont ces musiques de nous faire vibrer !
Chaque samedi, deux à trois performances inspirées par une même œuvre musicale sont proposées.
Cette année les (Re)Mix sont déconseillés au – de 16 ans. Les performances explorant l’extase et la volupté à travers le plaisir charnel et le corps sont inadaptées pour un public jeune.
Pour plus de précisions, n’hésitez pas à contacter Laura Pardonnet communication@lapop.fr
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Pur ti miro duo mythique du dernier opéra de Monteverdi scelle la rencontre entre Néron et sa maîtresse Poppée, deux personnages troubles s’adonnant sans réserve à leurs ambitions et pulsions. Dans cette œuvre d’un amoralisme vertigineux, le désir et la violence triomphent de la fortune et de la vertu.
Plasticienne et performeuse
Pur ti miro
« Ne répète à personne ce que nous disons…
en te confiant procède avec astuce :
les yeux n’ont aucune confiance l’un dans l’autre
et pourtant, en regardant, ils vont toujours ensemble… »
Extrait du livret de l’opéra Il Nerone ossia l’incoronazione di Poppea, Giovanni Francesco Busenello, traduction Pierre Elie Mamou
Si l’opéra le couronnement de Poppée a pu faire trembler la morale chrétienne de la Renaissance, l’histoire du règne de Néron racontée par Tacite quinze siècles plus tôt, incestueuse, parricide, stratégique, meurtrière, peut paraître plus à même de rencontrer la négativité de notre époque. A Rome, sous les piétinements des touristes, le Colisée et les termes de Trajan, les ruines du palais de l’empereur dorment encore, enfouies pour être oubliées depuis sa chute. C’est à la renaissance que les chimères qui ornent ses murs et ses plafonds sont redécouvertes. Les peintres les reprennent et comme elles semblent s’échapper d’une grotte, on les nomme grotesques. Comme un mauvais rêve érotique, Pur ti miro s’intéresse à une histoire enfouie et à la persistance de ses figures grotesques dans nos inconscients coloniaux.
Présence de nudité
Metteur·euse·s en scène et comédien·ne·s
Jouir avec un tyran entre deux carnages, c’est en quelques mots l’argument de l’opéra de Monteverdi. Récemment les artistes se demandent si la recherche du plaisir, la construction d’une sensualité intense n’était pas plus difficile à une époque où nous avons aussi besoin de nommer la sexualité comme le lieu de la violence et de la sidération. Cette performance sera le fruit de cette recherche, en pariant que la musique et le son peuvent être la source de ce plaisir. Un plaisir du temps de la guerre. Et puis comme cet opéra, ils forment un duo. Alors tout tombe bien.
Performeur·euse, plasticienne, chorégraphe, metteur en scène, créateur·rice·s sonores
En utilisant l’échantillonnage, le découpage et la fragmentation du son, Hannan Jones et Samir Kennedy présentent une performance sonore basée sur des structures improvisées, afin de créer un paysage sonore qui comble les failles du temps et permet aux échos d’autres époques de résonner puissamment dans le présent.
Déconseillé au – de 5 ans car présence de sons forts
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Composée en 1967 à San Francisco en pleine période hippie, Stimmung offre à 3 chanteuses et 3 chanteurs le plaisir d’entrelacer, de façon aléatoire, leurs voix en mêlant poèmes érotiques, murmures, mots magiques et exercices spirituels. De l’ASMR d’avant-garde.
Élise Dabrowski, chanteuse et compositrice, Fidel Fourneyron, tromboniste et Olivier Lété, bassiste
En partant des couleurs de Stimmung, voix, trombone et basse sculpteront la transe. Le temps s’étirera en un champ sonore hypnotique parsemé d’éclats.
Laisser l’onde se propager dans la chair et inviter l’auditeur au coeur du son de Parking tel est notre désir.
Chorégraphe et musicien
Micros, cables, voix, échos, bruits, corps.
Loin des récits psychologiques et des identités figées, Konstantinos Rizos et Paola Stella Minni explorent des topologies viscérales, des imaginaires post-anatomiques. Inspirées par la philosophie et les études sensorielles (fascias, vision, champs relationnels), leur travail refuse toutes clôtures. Ils privilégient l’intensité au-delà du sens et s’abandonnent à la métamorphose.Dans l’esprit de Stimmung de Karlheinz Stockhausen, la voix devient une vibration partagé. Une onde qui relie. Pas un langage à expliquer, mais une écoute commune, une manière de tenir ensemble par le son.
Entre tendresse punk et pensée spéculative, Futur Immoral compose des expériences immersives qui ne cherchent pas à représenter — mais à vibrer, se plier, se répandre.
À partir de 10 ans
Harpiste et compositrice
Elle manipule la harpe sous toutes ses formes : pincée, grattée, frappée, caressée, préparée. Chaque son, chaque vibration est explorée, réinterprétée, contextualisée, ou déstructurée à l’aide de l’électricité. Son univers est une plongée immersive dans un monde intérieur, où la musique devient un exorcisme, une invocation, et une célébration des profondeurs cachées de l’âme.
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Au mitan des années disco, Donna Summer met le feu aux corps et aux esprits en simulant la montée en intensité du plaisir sexuel sur fond de cymbales, de guitares wah-wah et d’une explosion de synthés. Le morceau fut, dès sa sortie, l’objet de tentatives de censure. Et Donna Summer gagna le titre de première dame de l’amour. Ultime provocation, Giorgio Moroder, réalisera dans la foulée une version longue de cet hymne à la libido : 16 minutes multi-orgasmiques.
Chorégraphe et performeuse
Les inspirations de Nina Santes sont éclectiques, la performance Chansons Mouillées s’inspire du concept du mash-up : Björk, Yoko Ono, Laurie Anderson, Prince, Peggy Seeger et la folk engagée UK, Caterina Barbieri, Saul Williams, le spoken word UK, Cucina Povera, Valentina Magaletti…
Comédienne, pianiste et compositeur
Inspiré par le mouvement de la musique répétitive, la pop culture, la musique contemporaine, Alexandre du Closel compose une musique florissante, riche en contraste et très émotionnelle. Pour cette performance, les deux artistes travailleront autour de la musique hantologique, théorisée par Mark Fisher, autant de façons de donner forme au futur avec les sons du passé.
Déconseillé au – de 16 ans
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Surnommée « La reine du Raï », Cheikha Remitti a révolutionné la musique algérienne en donnant naissance à un genre à la croisée de la tradition et de l’avant-garde : le raï. “Cheikha”, qui veut dire maîtresse de la musique, était aussi une grande féministe, dont les textes subversifs assumaient le trouble de ses désirs sexuels.
Comédienne, chanteuse et danseuse
Cette performance est conçue comme un rituel de célébration et de soin du clitoris, le seul organe dont l’unique et extraordinaire rôle est d’offrir du plaisir.
À la source primaire du plaisir sexuel chez une grande partie de l’humanité ; il a été longtemps relégué au silence et oublié des savoirs médicaux.
Absent également des récits d’éducation, le clitoris n’a commencé à émerger dans les pages d’un manuel scolaire en France qu’en 2017, comme une vérité enfin révélée.
Pour conjurer l’excision physique et psychique de cette merveille de la vie et pour la joie de célébrer le corps féminin, ses plaisirs et sa liberté ; la Déesse Clitoris sera l’héroïne de cette performance et s’exprimera par la parole, par le mouvement et par le chant.
Déconseillé au – de 16 ans
Performeur·euse, plasticien·ne et créateur·rice sonore
Dildo’s Lament : Une histoire de ma peau
Dildo’s Lament est un corpus d’œuvres prenant pour point de départ les vibrations de dildos. Dans Une histoire de ma peau, ces tremblements accompagnent une performance intime. Il y est question de désir et de la façon dont il est structuré par les imaginaires coloniaux.
Déconseillé au – de 18 ans
La Pop met en place une billetterie responsable ! Chacun·e est libre de choisir son tarif, selon ses possibilités :
5 €, 10 € ou 15 €
Le festival (Re)Mix est gratuit sur réservation pour les adhérent·e·s à la carte La Pop, les détenteur·rice·s d’un Pass Culture 19e et les moins de 18 ans
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