L’OREILLE DE DENYS

PAR JEANNE CANDEL, FLORENT HUBERT ET ARAM KEBABDJIAN

 

Fondée en 2009, la vie brève place l’écriture collective au cœur de ses créations. S’intéressant particulièrement au rapport entre musique et théâtre, cette compagnie polymorphe fait de « l’opéra avec les moyens du théâtre » et met la musique sur scène et en scène. Ces joyeux dynamiteurs et amoureux de la digression s’emparent aujourd’hui de la péniche La Pop.

 

On associe toujours la musique au ciel et aux étoiles, ou aux anges, mais les enfers sont peuplés de bonnes chansons et les méchants sont de grands mélomanes. Explorant la relation du mal à la musique, le collectif exhume la figure de Denys l’ancien : héros paranoïaque et intransigeant, sa seule distraction, à en croire Cicéron, consistait à écouter le beau chant des suppliciés enfermés dans ses célèbres grottes, les latomies de Syracuse, autrement appelées Oreille de Denys.

 

Par une habile transposition, Denys est ici un personnage atrabilaire qui fait de son instrument géant le lieu de réclusion de tous ceux dont il se méfie. Dans cet espace grand comme une arche, il enferme les bons comme les mauvais, les enfants sages comme les lutins, les philosophes, les guerriers, les religieux, les poètes ou les musiciens, tout un monde qui crie et qui résonne pour le plus grand délice du tyran.

 

Au-delà d’un travail d’adaptation de cantates françaises pour un ensemble réduit de musiciens (saxophone, batterie, chant lyrique), notre équipée explore les possibilités sonores de la péniche et fait sonner la musique par le dedans. C’est toute l’atmosphère d’une caisse de résonance qui nous est alors donnée à entendre. Reclus à l’intérieur de cet instrument qui grince, tape et vocifère, le spectateur – petit comme grand – plonge au cœur de l’histoire d’une libération, celle d’une chanteuse qui grâce à sa voix ouvre les portes d’une prison musicale.

 

21 DÉCEMBRE À 19H30, 22 DÉCEMBRE À 15H30 ET À 19H30, 23 DÉCEMBRE À 15H30
[CRÉATION]

Durée : 1h environ 

 

Mise en scène Jeanne Candel

Livret Aram Kebabdjian

Direction musicale Florent Hubert

Écriture et arrangements collectifs  la vie brève 

 

Avec

Anne-Emmanuelle Davy, soprano

Chloé Giraud, comédienne

Florent Hubert, saxophoniste et clarinettiste

Thibault Perriard, batteur

 

 

Elisabeth Cerqueira costumes

Marine Baney assistante costumes

Vincent Lefevre régie générale et création lumières

 

Production la vie brève

Coproduction La Pop, La Comédie de Valence– Centre dramatique national Drôme-ardèche, Le théâtre de Lorient – Centre dramatique national de Bretagne

Avec le soutien d’Arcadi Île-de-France et de la Mairie de Paris

Remerciements à la Péniche Le Nez rouge, aux classes de CM2 de l’école Tanger B, au Théâtre des Bouffes du Nord pour ses coussins et à Emilie Bois pour ses instruments

Jeanne Candel

 

En 2002, Jeanne Candel entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique où elle travaille avec Andrzej Seweryn, Joël Jouanneau, Muriel Mayette, Philippe Adrien, Mario Gonzalès et Arpàd Schilling. Elle met en scène Icare une création itinérante entre le théâtre et la danse au CNSAD en 2004.

En 2005, elle danse au sein de la Cie AZAR dans L’Imprudence d’Isabelle Catalan. Depuis 2006, elle travaille régulièrement avec le Kretakör et Arpàd Schilling avec qui elle crée quatre spectacles.
 José Alfarroba l’invite en résidence au Théâtre de Vanves pour créer et écrire collectivement avec les acteurs de La vie brève leur premier spectacle, Robert Plankett (Artdanthé 2010) et il lui propose également de coordonner Montre-moi ta Pina, une soirée dédiée à Pina Bausch (janvier 2010).

Durant l’été 2010, elle met en scène sa deuxième création Nous brûlons avec La vie brève dans le cadre de « un festival à Villeréal ».
 En novembre 2010, elle co-met en scène Villégiature avec Thomas Quillardet au CDN de Limoges.

En juillet 2012, elle met en scène Some kind of monster, « une création pour cinq acteurs sur un terrain de tennis » dans le cadre de « un festival à Villeréal ». 
En novembre 2014, elle met en scène Le Goût du faux et autres chansons, création collective avec douze acteurs au CDN de Valence puis dans le cadre du Festival d’Automne à Paris.

En mai 2015, elle crée avec Lionel Dray Dieu et sa maman, une performance dans une église déconsacrée de Valence dans le cadre du festival Ambivalences.
 Elle met en scène en mars 2016 Brùndibarde Hans Krasa avec la maîtrise de l’Opéra de Lyon.

Avec Samuel Achache, elle crée Le Crocodile trompeur / Didon et Enée en 2013, puis Orfeo, Je suis mort en Arcadie en 2017, tous deux créés à la Comédie de Valence, puis joués au Théâtre des Bouffes du Nord et en tournée.
 Elle est actuellement artiste associée au Théâtre de la Cité internationale, au Théâtre de Lorient, au Théâtre Garonne à Toulouse et à l’Opéra Comique.

 

 

Anne-Emmanuelle Davy

 

Elle étudie au CNSMD de Lyon la flûte traversière (Philippe Bernold) et le chant lyrique (Isabelle Germain). Ses derniers projets croisant théâtre et opéra l’ont amenée à travailler depuis 2011 avec le Théâtre des Bouffes du Nord : avec Peter Brook dans Une Flûte Enchantée, rôles de Papagena et Pamina ; avec Samuel Achache et Jeanne Candel, reprise du rôle de Didon créé par Judith Chemla dans Le Crocodile trompeur/Didon et Enée, et rôle de la Messagère dans Orfeo/Je suis mort en Arcadie. Elle est engagée par Irina Brook comme comédienne/chanteuse/flûtiste dans Peer Gynt au Festival de Salzburg 2012. Passionnée par le répertoire XXè et contemporain (Pierrot Lunaire/Schönberg, Three Voices/ Feldman, Kafka Fragments/Kurtag…), elle collabore notamment avec Le Balcon (la Femme de peine, La Métamorphose, Levinas, m.s. Nieto) et l’Orchestre de Chambre de Paris (Schönberg, Weill). Elle fonde en 2012 le quatuor 4anima (musiques des XIè au XXIè siècles et improvisation). En musique ancienne, elle travaille avec Les Arts Florissants (Christie), Correspondances (Daucé), Les Musiciens du Louvre (Minkowski) et l’Ensemble Pygmalion (Pichon). Familière des rôles chantés/dansés, elle sera en 2018 The Maid dans Seven Stones d’Ondrej Adamek, création Festival d’Aix en Provence 2018, chorégraphie Eric Oberdorff.

 

 

Chloé Giraud 

 

Née au Printemps 1990 en Anjou, elle débute sa formation littéraire et théâtrale à Nantes, menant de front des études de Lettres Modernes et un cursus au Conservatoire d’Art Dramatique. Elle intègre en 2010 le Conservatoire de Lyon, où elle travaille aux côtés de Stéphane Auvray Nauroy, Simon Deletang, Jean Lacornerie, Philippe Minyanna, Philippe Sire… Elle y crée Tu Mens librement inspiré du dramaticule Quoi Où de Samuel Beckett, (Théâtre les Marronniers Lyon 2012 et 2013) et Escurial de Michel de Ghelderhode (Le Plongeoir 2014).

Depuis sa sortie en 2013, Chloé participe à l’aventure du Théâtre Permanent initiée par Gwenaël Morin, jouant notamment dans Les Molière de Vitez : École des femmes// Tartuffe // Dom Juan // Le Misanthrope, et Les Tragédies de Juillet : Ajax // Oedipe // Electre de Sophocle (Théâtre du Point du Jour – Nanterre Amandiers – Beaubourg et Tournées Nationales).

En 2017, elle fait partie des Talents Adami Paroles d’Acteurs et prend part à la création de La Chute de la Maison dans la co-mise en scène de Samuel Achache et Jeanne Candel (Ateliers de Paris Carolyn Carlson – Festival d’Automne). Membre de la Compagnie les 7 Soeurs à Lyon, elle co-crée en 2018, une performance avec Adèle Gascuel, Catherine Hargreaves et Nicole Mersey, ICI Agneau n°… (Les Studios de Virecourt, Ramdam, un centre d’art, et TNG – Les Ateliers).

 

 

Florent Hubert

 

Des études d’écriture, d’orchestration et de musicologie ont complété sa formation de musicien de jazz. Florent Hubert est l’un des fondateurs du Nagual Orchestra qui se produit dans plusieurs festivals et obtient le premier prix des Trophées du Sunside en 2009.
Il rencontre ensuite Samuel Achache et Jeanne Candel avec qui il crée Le Crocodile trompeur / Didon et Enée comme directeur musical, comédien et musicien. Ce spectacle, libre adaptation de Didon et Enée de Purcell, obtient le Molière du meilleur spectacle musical en 2014. Il est comédien et musicien dans Le Goût du faux, spectacle co-écrit et mis en scène par Jeanne Candel dans le cadre du Festival d’Automne.
 Il joue dans Fugue, spectacle musical co-écrit sous la direction de Samuel Achache et produit par la Comédie de Valence, créé au cloître des Célestins dans le IN du festival d’Avignon. Avec Benjamin Lazar, il crée Traviata – Vous méritez un avenir meilleur en tant que directeur musical et arrangeur, créé au Théâtre des Bouffes du Nord.
 En 2017, il collabore de nouveau avec Samuel Achache et Jeanne Candel pour Orfeo – Je suis mort en Arcadie.

 

 

Aram Kebabdjian

 

Né en 1978, Aram Kebabdjian est titulaire d’un Doctorat en histoire de la philosophie (sur Kant et la géographie), il est aussi photographe et écrivain. Il a publié deux livres de photographies – Sul Sepolcro di François Truffaut (2001) et Andante Duras (2004) – ainsi que Trois Figure (2013) – un essai sur la peinture de Iouri Vassilieff, qui mêle texte et photographies, aux éditions La Camera Verde, à Rome. Les Désoeuvrés, son premier roman, paru aux éditions du Seuil, est entièrement consacré à des vies d’artistes fictifs. Nommé pour le prix Renaudot, finaliste du Prix Médicis, il a été récompensé par le Grand Prix SGDL du premier roman 2015.
 Le Songe d’Anton Sorrus vient de paraître aux éditions du Seuil.

 

 

Thibault Perriard

 

Au cours de ses études (Licence de musicologie à Paris-Sorbonne, CFEM d’analyse classique, DEM de batterie, DEM de Formation Musicale, CNSM de Paris), Thibault Perriard se spécialise dans le jazz et les musiques improvisées. Batteur du 5tet OXYD (Django d’Or en 2010, lauréats Jazz à Vienne et Trophées du Sunside où il décroche en tant que soliste une Mention spéciale du jury), il se produit également avec Marc Ducret, Nelson Veras, Magic Malik, et s’investit particulièrement au sein du collectif parisien Onze heures Onze. Guitariste et chanteur lead du groupe TOMBOY, il signe avec P.M.Barbier les génériques de Guillaume à la dérive, S.Dieuaide, et de Jalouse, D.Foenkinos, nominés tout deux aux Césars 2018. En tant que comédien, il co-écrit avec la compagnie La Vie Brève (Jeanne Candel, Samuel Achache) Didon et Enee/ Le Crocodile trompeur, Molière 2014 du théâtre musical ; puis Fugue, présenté dans le IN du festival d’Avignon 2015 ; puis Crack in the sky avec Judith Chemla, création aux Bouffes du Nord en 2016, et enfin ORFEO/Je suis mort en Arcadie présenté au Musica de Strasbourg 2017. Il écrit et réalise Ce qui survit du murmure, une performance solo de 12h (musique, théâtre, installations), Festival Surrealizm 2016. Actuellement il co-écrit avec Antonin Tri-Hoang Chewing gum Silence, spectacle musical produit par Banlieues Bleues et présenté en 2018 à la Philharmonie de Paris.