COMME JE L’ENTENDS
PAR BENJAMIN DUPÉ
« À force de mesurer au quotidien mon incapacité à raconter simplement aux autres ce qu’est ma musique, je me suis dit un jour que le mieux serait d’en faire un spectacle. Comme je l’entends était né, non pour expliquer, mais pour goûter, rire et s’émouvoir ensemble d’une pratique gratuite et déraisonnable, souvent décalée (essayez donc d’écouter ma “musique contemporaine“ en faisant la vaisselle !). Je voulais jouer et parler de cette musique étrange qui, en refusant le confort du pré-entendu, espère toucher chacun d’entre nous au plus intime et au plus sauvage. Pour tirer les fils de cette création, dans l’idée d’un “solo pas tout seul“, j’ai demandé à un théâtre de réunir des auditeurs. Avec une grande générosité, ils ont prêté leurs oreilles à mes goûts, mes recherches, mes obsessions sonores. Ils ont parlé de cette musique, l’ont mise en mots comme ils l’entendaient. Je les ai enregistrés. Du son à la musique en passant par leurs commentaires, j’ai voulu tisser une symphonie de paroles qui soit aussi la proposition d’un espace : celui où l’on s’invente dans l’écoute. »
MERCREDI 23, JEUDI 24, VENDREDI 25, SAMEDI 26 NOVEMBRE – 19H30
DIMANCHE 27 NOVEMBRE – 16H30
[PREMIERE PARISIENNE]
Avec :
Benjamin Dupé (conception scénique, composition musicale et interprétation), Samuel Allain (régie son et informatique musicale live) et les voix des auditeurs de l’atelier mené au Merlan scène nationale à Marseille
Conception scénique, composition musicale et interprétation :
Benjamin Dupé
Regards, oreilles et conseils :
Bertrand Bossard, Benjamin de la Fuente, Laurence Perez
Production déléguée :
Comme je l’entends les productions
Coproduction :
Le Merlan scène nationale de Marseille
Commande musicale :
Commande de l’État et du GMEA centre national de création Albi – Tarn
Production :
Sphota
Avec le soutien de :
La DRAC Provence-Alpes-Côte d’Azur, de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, du Département des Bouches-du-Rhône, de la Ville de Marseille et de la Sacem
Durée :
1h00
BENJAMIN DUPE
Compositeur, guitariste et metteur en scène né en 1976, Benjamin Dupé étudie au Conservatoire de Nantes puis au Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Il se consacre à la création musicale, au sens large : écriture instrumentale, vocale ou électroacoustique, improvisation et performance, conception de dispositifs technologiques… Son travail de compositeur est marqué par l’invention de nouvelles formes concertantes et de nouvelles relations à l’auditeur. Son écriture investit l’ensemble du sensible : espace, lumière, matière, corps, image ou mot sont pour lui des extensions du musical, composées au même titre que les sons. Ses productions questionnent la place de l’auditeur, alternant prises d’espaces spectaculaires, petites formes intimes, dispositifs immersifs, surgissements dans le quotidien, inscriptions dans la nature. Sa méthodologie de création propose de nouveaux rapports avec les publics : implication de personnes ressources, collectages, projets participatifs. Mettant au centre de son écriture la notion de dramaturgie de l’écoute, il bâtit au fil de ses pièces un langage musical singulier, qui s’inspire autant de l’héritage savant que de la vitalité des musiques populaires. Benjamin Dupé reçoit des commandes de l’État, des Centres nationaux de création musicale, de Radio France, de la SACD (Sujets à vif), d’ensembles (L’Instant donné, la Maîtrise de Caen), de metteurs en scène (Declan Donnellan) ou de chorégraphes (Thierry Thieû Niang). Il travaille avec des interprètes comme Garth Knox, le quatuor Tana, Pascal Contet, Bruno Chevillon, le comédien Pierre Baux. Ses œuvres sont jouées dans les festivals de musique contemporaine (IRCAM Manifeste, Les Musiques), les maisons lyriques (Festival d’Aix-en-Provence, Théâtre de Caen), les festivals généralistes (Festival d’Avignon), sur les plateaux de nombreuses scènes nationales, dans les musées, en espace public, sur les ondes de la radio. Parmi elles : Comme je l’entends (pièce qui aborde la question de la perception de la musique contemporaine par le profane), Fantôme, un léger roulement, et sur la peau tendue qu’est notre tympan (concert en immersion pour ensemble d’instruments mécaniques), Il se trouve que les oreilles n’ont pas de paupières (théâtre musical d’après le livre La Haine de la musique de Pascal Quignard).
Actuellement artiste associé au Nouveau théâtre de Montreuil – centre dramatique national, il travaille à l’écriture d’un opéra pour voix d’enfants, avec l’auteure Marie Desplechin.