LA LANTERNE MAGIQUE DE MR.COUPERIN

PAR LOUISE MOATY

 

 

À la lumière douce de quelques bougies, sur un écran rond comme la lune, de fragiles plaques de verre, peintes et animées à la main, dialoguent avec la musique délicate du compositeur François Couperin.
Accompagnée par la talentueuse claveciniste Violaine Cochard, Louise Moaty nous fait redécouvrir en musique la magie singulière de ces premières images lumineuses. Sur les ailes de l’imagination, laissez-vous emporter !
« Fille du XVIIe siècle, la lanterne magique est un objet de curiosité et d’émerveillement qui fascine l’Europe entière. Née dans le cabinet de l’inventeur flamand Christophe Huygens, elle voyage de cour en cour, puis de ville en ville avec le même succès, colportée au dos des Savoyards : « lanterne magique, pièce curieuse ! ».
Leibniz lui-même, dans son texte Drôle de pensée (1675), se propose d’en faire « une nouvelle sorte de représentation » :
« Une lanterne magique jetterait contre la muraille des figures admirablement belles, et remuables… on aurait non seulement des simples choses peintes sur du transparent, mais démembrables, pour représenter des mouvements bien extraordinaires et grotesques que les hommes ne sauraient faire. » Redécouvrir la magie singulière des premières images lumineuses, se laisser toucher par la poésie d’un simple mouvement venu soudain animer un tableau : la grâce naïve d’une projection de lanterne et de ses mécanismes n’est pas sans rappeler celle du clavecin, dont les cordes pincées distillent un son émouvant aussi en ce qu’il rend perceptible sa propre – et fragile – mécanique.
« L’art de toucher le clavecin » développé par les compositeurs français a su exploiter à la perfection toutes les subtilités de l’instrument. Et les pièces de François Couperin, délicates et ciselées comme autant de miniatures d’époque, se prêtent idéalement à ce théâtre d’ombres colorées. À la lumière de quelques bougies, sur un écran rond comme la lune suspendu au-dessus du clavecin, défilent des vignettes peintes à la main dans un dialogue libre et rêveur avec les pièces de François Couperin : Les Tours de passepasseL’Arlequine, L’Amphibie, Le Tic-toc-choc, Le Dodo ou l’Amour au berceau, Les Plaisirs de St-Germain-en-Laye, Les Ombres errantes… »

 

VENDREDI 15 ET SAMEDI 16 AVRIL A 19H30
DIMANCHE 17 AVRIL A 16H30

 

 

Mise en scène, conception et réalisation des plaques :
Louise Moaty

 

Fabrication du décor et des mécanismes:
Patrick Naillet

 

Conception musicale :
Bertrand Cuiller

 

Clavecin :
Violaine Cochard

 

Projection :
Louise Moaty

 

Production :
Théâtre de Cornouaille – Scène Nationale de Quimper

 

 Avec l’aide des ateliers du Théâtre de Caen

 Création le 20 août 2010 au Temple de Lourmarin dans le cadre du Festival International de Piano de la Roque d’Anthéron

 

 

LOUISE MOATY

 

En janvier et février 2016, Louise Moaty met en scène pour l’Arcal La Petite Renarde Rusée de Janacek (avec TM+) et Conte de Liberté / Journal d’un disparu, spectacle mêlant des textes de la poétesse rrom Papusza et le Journal d’un disparu de Janacek.
Passionnée par le lien entre théâtre, musique et arts plastiques, elle crée en août 2014 This is not a dream avec le pianiste russe Alexei Lubimov : un dialogue entre la musique de Satie et celle de Cage jouées sur trois pianos (dont un préparé et un toy) et les images qu’elle fabrique et projette en direct avec une lanterne magique réinventée (Royaumont, Cité de la Musique, Amiens, Orléans, Caen, Maastricht, Gand, Genève, Metz, Mexico…).

En 2013-2014, elle met en scène L’Empereur d’Atlantis, opéra de Viktor Ullmann et Petr Kien, avec l’Arcal et l’ensemble Ars Nova (Théâtre de l’Athénée, Maison de la Musique de Nanterre, Opéra de Massy…). Son Rinaldo, de Haendel, créé en 2009 avec Collegium 1704, s’est joué jusqu’en juin 2014 à Prague, à Caen, Rennes, Luxembourg, Versailles et Lausanne. En 2012- 2013, elle met en scène Venus and Adonis de John Blow avec les Musiciens du Paradis à Caen, Lille, Luxembourg, Grenoble, ou bien encore à l’Opéra Comique. En 2011, c’est Les Mille et Une Nuits qu’elle adapte, met en scène et joue aux côtés de l’ensemble la Rêveuse, et, en 2010, La Lanterne magique de M. Couperin, avec le claveciniste Bertrand Cuiller, aujourd’hui toujours en tournée avec Violaine Cochard, et présenté à La Pop les 15, 16 et 17 avril.

Elle crée également la mise en espace des shows Ela et Soyo de la chanteuse franco-brésilienne Dom la Nena (2013, 2015), et, à l’automne 2015, Paris New-York Odessa pour le Festival d’Île-de- France. Ce spectacle conçu avec des musiciens issus des Yeux Noirs aborde le thème de la migration à travers le parcours des juifs d’Odessa à New-York au début du XXe siècle, en musique, images et textes issus des Récits d’Ellis Island de G. Pérec et R. Bober.

Actrice, elle s’est formée aussi au chant et au trapèze, et a soutenu un master d’études théâtrales à Paris III. Elle joue pour Eugène Green, Clément Postec, Perrine Mornay, Alexandra Rübner, Jordi Savall, Nicolas Vial ou Benjamin Lazar, auprès de qui elle a souvent collaboré à la mise en scène : Pyrame et Thisbé de Théophile de Viau au Théâtre de l’Athénée dans lequel elle incarne Thisbé, le Bourgeois Gentilhomme de Molière et Lully où elle joue Lucile et de nombreux opéras… Leur fraternité théâtrale la conduit à interpréter Leah dans sa mise en scène du Dibbouk d’An-Ski, en tournée en France en 2015-16 (production MCA Amiens).

Elle crée en 2015 la Compagnie Louise Moaty afin de mener ses propres aventures, de porter de façon libre et autonome ses propositions et leur inscription dans l’espace public. En s’appuyant sur des textes contemporains ou du répertoire, et défendant notamment les textes poétiques comme lieux d’émancipation de la pensée, il s’agira toujours dans une grande liberté de formes et de médiums utilisés de créer de nouveaux rapports aux spectateurs, au plateau comme sur le territoire, en proposant le partage d’expériences singulières pour chercher à ouvrir de nouveaux horizons.

 

VIOLAINE COCHARD

 

Née à Angers, Violaine Cochard commence l’étude du clavecin dès l’âge de 8 ans au Conservatoire de sa ville natale auprès de Françoise Marmin. Elle intègre par la suite le Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans les classes de Kenneth Gilbert et de Christophe Rousset et travaille parallèlement avec Pierre Hantaï pendant de nombreuses années. En 1994, elle obtient à l’unanimité deux Premiers Prix – basse continue et clavecin – et continue à se perfectionner ensuite auprès de Christophe Rousset. En 1999, elle décroche le Premier Prix du Concours International de Clavecin de Montréal. En trio avec l’ensemble Amarillis – dont elle est membre fondateur –, elle remporte les Premiers Prix de plusieurs Concours prestigieux : York, Fnapec et Sinfonia, présidé par Gustav Leonhardt.

Sa profonde connaissance de la voix et des styles fait d’elle un chef de chant très sollicité par les chanteurs eux-mêmes ainsi que par des ensembles prestigieux pour leurs productions d’opéra : citons Les Talens Lyriques (Christophe Rousset), Le Concert d’Astrée (Emmanuelle Haïm) ou encore Les Arts Florissants (William Christie). Violaine Cochard est aussi une pédagogue reconnue : elle a ainsi enseigné au Conservatoire National de Région de Montpellier et est régulièrement invitée à donner des master-classes à Prague et à Istanbul.
Toutefois, elle consacre l’essentiel de son temps au récital et à la musique de chambre au sein de nombreux ensembles, parmi lesquels, outre Amarillis, Il Seminario Musicale et Gérard Lesne, l’Ensemble Spirale de la gambiste Marianne Müller, Gli Incogniti de la violoniste Amandine Beyer, sans oublier le brillant duo qu’elle forme avec la violoniste Stéphanie- Marie Degand. Violaine Cochard donne des récitals et des concerts de musique de chambre dans de nombreux hauts lieux musicaux d’Europe, tels que la Cité de la Musique et l’Auditorium du Louvre à Paris, les festivals d’Ambronay, de Beaune, de Sablé, Montreux, Utrecht et Berlin, etc… Elle se produit aussi en Amérique latine, au Canada, en Turquie, en Inde et au Japon.

Avec les différents ensembles avec lesquelles elle se produit, elle a enregistré une trentaine de disques pour Opus 111, K617, Ambroisie-Naïve, Zig-Zag Territoires, Virgin Classics, Arion…
En solo, elle a enregistré deux disques consacrés à François Couperin ainsi qu’un récital consacré à Johann Sebastian Bach sur un clavecin historique Dulken pour le label agOgique, tous particulièrement appréciés de la critique.

Son dernier disque vient de paraître, toujours sous le label agOgique : il s’agit des toutes premières sonates du jeune Mozart et de pièces de clavecin de Jacques Duphly avec accompagnement de violon, avec Stéphanie-Marie Degand.
Parallèlement à ses activités dans le monde baroque, Violaine Cochard aime également collaborer avec des musiciens d’autres univers musicaux, comme avec le pianiste de jazz Edouard Ferlet avec lequel elle crée un duo singulier autour de Johann Sebastian Bach ainsi que le groupe de musiques actuelles Tram des Balkans, avec lequel elle a préparé un spectacle nommé Toccatram.