LES FREE-PARTIES, AU TOUT DÉBUT, C’ÉTAIT COMMENT ?
Le 21 juin dernier, l’émission La Terre au Carré sur France Inter s’intéressait à la musique et aux instruments des temps anciens. Quelques jours plus tard, c’était au tour d’ARTE de diffuser le documentaire Sapiens, et la musique fut, où l’on apprend que la musique, il y a 100 000 ans, c’était déterminant.
Elle jouait un rôle que l’on pourrait même qualifier de vital, parce qu’elle aurait, selon l’archéologue Nicholas J. Conard, permis à Sapiens de prendre l’avantage sur Néanderthal, son cousin, en améliorant la cohésion sociale et la communication du groupe, et en augmentant les capacités d’apprentissage et les compétences mathématiques de chaque individu.
Bien que cette explication ne reste, somme toute, qu’une hypothèse, le documentaire réalisé par Pascal Goblot montre qu’à l’époque, la musique était bien plus qu’un divertissement.
Dans les cavernes, le jeu consistait à trouver les spots où le son porte bien, et à faire, selon le chercheur Serge Maury, « chanter les stalagmites ». Pour le musicologue Iégor Reznikoff, c’était clairement la qualité de l’acoustique du lieu, son identité sonore, qui guidait l’endroit où planter le décor et barioler les murs de bestioles et d’animaux.
À chouettes résonances, scénographies jolies, fêtes réussies.
Si bien qu’à la vue du documentaire, on se demande si le premier opéra a vraiment vu le jour à Mantoue ou à Florence au tout début du XVIIe siècle, ou s’il a émergé quelque part entre le Périgord et les montagnes Souabes, il y a 35 000 à 60 000 ans. Avec une ou un Monteverdi du cru, réunissant sous terre ses ami·e·s, pour y raconter des histoires, faire vibrer les murs, en associant effets d’optique (les fameuses ombres de la caverne) et phénomènes sonores, avec flûtes, voix, lithophones et stalagmites.
60 000 ans plus tard, dans la grotte de La Pop, la musique est multifonction : elle est apaisante, ressourçante et auto-immune avec les (Re)Mix, notre nouveau cycle de performances en création, qui réunit douze équipes artistiques autour de cinq musiques qui soignent.
Elle est mythologique et spatiale avec la création de l’opéra Arianna. Écologique et magnétique avec les spectacles De Natura Rerum et A kiss without lips. Frontale et politique avec Rêves accaparés. Caverneuse et rétrofuturiste avec Le Hurle et Un opéra modeste.
Cet automne, dans la grotte, mettez le son.