Votre première relation sonore, c’était comment ?
Je ne me souviens pas clairement de mon premier son. C’était dans le noir, je n’y voyais rien mais ce dont je me souviens, c’est que j’étais traversé par des vibrations, des lourdes, des légères, des courtes, des longues, entremêlées à des bruits de digestion, et toujours ce battement de cœur, permanent, plus ou moins rapide, qui s’additionnait au mien. Il y avait aussi la voix de ma mère, que j’entendais de l’intérieur, de là où j’étais, mais qui provenait aussi de l’extérieur. Des musiques, bien sûr, dont je percevais principalement le rythme et les basses. Et puis toutes ces voix dont j’entendais, précisément, les changements d’intonation et que, parfois, je reconnaissais.
Et votre premier lien à la musique, vous vous en souvenez ?
Très vite, j’ai été baigné dans la musique. Aussi loin que je me souvienne, il y en avait partout, dans les magasins, à la radio, au cinéma et à la télévision. Mes parents aimaient aussi écouter des disques, ou des cassettes, dans la voiture. À la crèche et à l’école, on en jouait, on faisait des jeux sonores et on dansait. Parfois, on assistait à un concert, à de la musique live, ce qui était très différent. Puis, à partir de 6 ans, j’ai pu commencer à en faire. Bref, la musique m’a accompagné de ma naissance jusqu’à maintenant. Elle le fera peut-être pour toujours, enfin je l’espère !
Ce dialogue, vaguement imaginaire, mais valable pour la plupart d’entre nous, marque les liens multiples que nous entretenons avec la musique, mais aussi avec notre environnement sonore, dont on peut difficilement se soustraire.
En septembre et octobre, 12 performances interrogent le statut de ces musiques, les rôles qu’elles jouent pendant l’enfance, leur dimension ludique, les souvenirs que nous en gardons, et le poids de notre environnement familial et social dans leur découverte et leur apprentissage. Puis en novembre et décembre, 4 spectacles questionnent la nécessité, parfois, d’être plusieurs pour en jouer, d’en faire ou d’en écouter pour se consoler, de s’y identifier pour se construire ou, à l’inverse, de subir la musique, lorsque des voix ou des sons viennent nous hanter, jusqu’à l’obsession.
Soient 16 nouvelles créations – performances & spectacles – à découvrir avec nos yeux et nos oreilles d’enfant.